La première partie du voyage s’est bien déroulée. Les trois premiers jours de trek m’ont permis de rejoindre Conchucos et d’entamer la traversée de la cordillère blanche par son flanc oriental.
Cette traversée ne fut toutefois pas une partie de plaisir. Après avoir passé les escalerillas, le superbe escalier inca qui franchis 3 cols, j’ai arpenté une immense pampa sur laquelle le Qhapaq ñan apparaît et disparaît régulièrement. Puis après avoir traversé plusieurs clôtures, je me suis embourbé dans une vallée humide à la recherche de mon camp. Ayant essayé les deux rives sans succès, puis le lit de la rivière, j’ai fini par suivre canal préhispanique envahi de végétation pour rejoindre mon camp à huaygorral après plus de 7h de marche intensive.
Le lendemain, j’ai de nouveau lutté pour finalement quitter cette vallée par un canal d’irrigation en béton. Après une longue traversée par une belle portion de route inca abandonnée je suis arrivée à la mine d’or Comarsa sans savoir si je réussirais à la franchir ! Mon premier obstacle à toutefois été plus facile que prévu, j’ai été bien reçu et transporté en 4×4 jusqu’à la sortie, le passage effondré dangereux a été remplacé par une belle piste. L’après-midi fut tout de même compliqué avec une marche sur une piste interminable jusqu’au village de Tulpo. J’ai fortement revu mes objectifs a la baisse ce jour et je me suis rendu jusqu’à Mollebamba en 4×4. C’est ici que j’apprendrais l’existence d’une des plus grande famille mafieuse de Pérou, originaire du village et dont la fortune basée sur le trafic de cocaïne entre les années 70 et 90 aura permis l’acquisition de la mine d’or traversée un peu plus tôt !
Après ces deux premiers jours difficiles moralement et physiquement, je devais réussir un pari compliqué : rejoindre directement Conchucos en colectivo ou en taxi afin de m’éviter une journée de marche ennuyeuse sur le bord d’une route. Devant l’absence totale de véhicules dans ce secteur, j’ai été contraint de prendre un bus à 4h du matin pour rejoindre village de Pallasca m’éloignant ainsi de ma destination. Dans ce petit bourg situé sur la route vers la côte, je devais trouver facilement un transport vers Conchucos, et c’est ce qu’on m’a assuré durant mes 6h d’attente sur la place du village !
J’ai finalement atteint Conchucos en combi dans l’après-midi, trouvé un hôtel confortable et tout le nécessaire pour ma traversée d’altitude de 2 jours en direction de Sihuas.
Pérou Pré-hispanique 