Qhapaq Ñan : La grande route inca
Le Qhapaq Ñan est le nom donné au réseau de routes incas. Estimé à plus de 30000 km et traversant un territoire de plus de 5000 km de long du Sud de la Colombie jusqu’au centre du Chili et de l’Argentine, le Qhapaq Ñan traversait tous les obstacles des Andes et constitue sans aucun doute l’infrastructure la plus massive et emblématique de l’époque préhispanique. Les vallées andines, les déserts, les cols à plus de 5000m, les zones humides, les rivières et lacs étaient franchis à travers une adaptation particulière à la géographie des différentes régions et grâce à des techniques simples comme des murs de soutènement, des pavés, des escaliers et des ponts.
Au début du XX eme siècle, la construction de voie ferrées et de routes entrainerons l’abandon progressif de la quasi-totalité du Qhapac Ñan qui tombera dans l’oubli.
Suite à plusieurs années d’études historiques (signalons notamment le travail titanesque de prospection archéologique effectué par John Hyslop au début des années 1980), les gouvernements de plusieurs pays andins s’unissent et parviennent à obtenir le classement au patrimoine mondial de l’Unesco du Qhapaq Ñan en 2014. Malgré cette reconnaissance importante, le réseau de chemin inca est aujourd’hui très fragmenté, la majorité des tronçons ont disparu sous des routes modernes et d’autres sont à l’abandon ou menacés directement par le développement de voies de communications modernes.
C’est dans le nord du Pérou qu’on trouve l’un des rares segments monumental du
tronçon longitudinal des Andes où il est encore possible de transiter à pieds pendant plusieurs semaines. De la ville de Cajamarca au Nord du Pérou jusqu’à la ville de Jauja dans les Andes centrales s’étendent des kilomètres de route inca encore bien préservée. L’isolement de la région a permis une bonne conservation de ces chemins qui ont en partie été utilisées jusqu’au début de XX eme siècle par les voyageurs.
L’itinéraire du Trek
Notre itinéraire se concentrera sur la zone la plus monumentale et la moins discontinue. Le départ se fera de Cajamarca pour des raisons de facilité d’accès (par avion) et pour l’importance symbolique du lieu de la première confrontation entre les incas et les conquistadores espagnoles.
La partie entre Cajamarca et Huamachuco
sera effectuée en transports afin de débuter le trek dans la zone andine de Huaylillas et de rallier la ville de Yanahuanca en une vingtaine de jours.
Le premier segment de 4 jours entre Huamachuco et le nord de la cordillère blanche est le plus incertain, la première partie se trouve dans un secteur fortement impacté par l’industrie minière et les conditions de passage peuvent avoir changé drastiquement par rapport à nos dernières données datant de 2015.
Le deuxième tronçon d’environ 8 jours longe la cordillère blanche par l’Est et constitue l’un des plus intéressants du
voyage car la zone est très isolée et abrite de nombreuses ruines dont le site de Yayno dont l’exploration est prévue. Le passage du pont suspendu de Pucayacu dont l’état peut varier d’une année sur l’autre constitue l’une des principales difficultés du trek.
Le dernier segment de 7 jours qui va de
Huari jusqu’au plateau de Junin s’appelle
localement l’Inca Naani. Ce secteur est plus connu et abrite les ruines mythiques de Huanuco Pampa et de Huarautambo.
Le retour se fera depuis Yanahuanca par la
route ou en avion via Huanuco.
Les objectifs du projet
Préparer une offre commerciale de treks destinée à promotionner la grande route inca du nord et du centre du Pérou à travers des circuits en autonomie ou avec porteurs. Cette exploration complètera nos précédentes explorations et permettra de disposer de plus de 40 jours de treks sur plus de 850 km de routes incas reliant Cajamarca à Jauja puis à Lima.
Prospecter des sites archéologiques rarement visités. Si notre route traverse des sites
mythiques comme le Tambo de Soledad, Huanucopampa ou Huarautambo. Notre objectif est de prospecter des ruines tout au long de la route, comme le site de Yayno. Ce matériel servira à la rédaction d’articles pour le blog.
Effectuer des prises de vues aériennes de tronçons de chemins et de sites archéologiques rarement illustrées. Au moyen d’un drone, nous effectuerons autant d’images aériennes que possible, le passage par de nombreux villages devrait permettre le rechargement régulier des batteries.
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