Vilcashuaman

Introduction

Vilcashuaman est une ville située à 3300m altitude dans la Province d’Ayacucho. La province du même nom est cernée par le Rio Pampas qui a creusé une profonde vallée formant une véritable frontière naturelle. Si Vilcashuaman peut sembler particulièrement isolée dans le Pérou moderne, elle est décrite par certains chroniqueurs comme le centre du Tawantinsuyo à égale distance de Quito en Equateur et Santiago au Chili.

La ville actuellement totalement à l’écart des routes touristique est pourtant fascinante. Construite sur un centre administratif inca, elle abrite de nombreux vestiges caractéristiques des cités incas : ushnu, place et temple.

VilcaVilcashuaman un centre administratif au cœur de l’empire inca

Selon les chroniques, Vilcashuaman aurait été un important centre politique, économique et religieux. On notera la présence d’un acllawasi, de soldats et du gouverneur inca de la région.

Place, temple du soleil et ushnu de Vilcashuaman à l’époque inca. Image : E.Harth Terré

« Certains incas, durant leurs expéditions de conquêtes vers le nord du territoire andin, passèrent et s’arrêtèrent quelques jours à Vilcashuaman donnant des indications sur les activités que devraient développer les habitants de la zone.  Ainsi Tupac Inka Yupanqui ordonna que […] s’établissent des orfèvres pour élaborer des verres et d’autres pièces pour le temple et pour sa maison royale de Vilcas. Wayna Kapak recommanda qu’on […] prenne grand soin de l’approvisionnement des mamaconas et prêtres du temple. Ces deux gouverneurs, comme le mentionnent les chroniqueurs, furent honorés durant leurs séjours avec d’importantes cérémonies et sacrifices humains sur la place principale. »

Cieza de Leon (1967 [1551]: cap. XV, 48)

Le nom inca de la ville signifie Faucon sacré en quechua (Huaman=faucon, Vilcas=sacré).

La fonction principale de Vilcashuaman aurait été l’administration de la production, son stockage et sa redistribution dans sa zone d’influence qui allait de Jauja jusqu’à la ville actuelle Andahuaylas. Ainsi Vilcashuaman possédait son réseau de tambos et de colcas disséminé dans la région. Des colcas ont en effet été identifiés par les archéologues dans les bases des murs de maisons actuelles. Les chroniques indiquent que la région stockait du charki (viande de camélidés séchée), de la laine, du maïs, du piment et de la coca.

La population à l’époque inca aurait été de 10000 hommes selon chroniqueurs. Aujourd’hui la ville moderne abritait 24222 personnes lors du recensement de 2021.

Les édifices ont probablement été construits par des spécialistes de Cusco dès l’époque de Pachacutec : le temple, l’ushnu, et la place sont surement les plus anciens monuments de par leur fonction essentielle. Les autres bâtiments sont probablement d’époque postérieure.

Le site de Vilcashuaman est associé à la route longitudinale des Andes, le tronçon principal du Qhapaq Ñan qui reliait Cusco aux principaux centres administratifs inca de la cordillère. C’est également un lieu de croisement avec une route secondaire menant vers les sites de Tambo Colorado et Lima la Vieja sur la côte (voir l’article sur Tambo Colorado).

Comment s’y rendre

Depuis Ayacucho : Depuis Ayacucho des bus rejoignent Vilcashuaman tôt le matin et repartent en début d’après-midi. Il est possible de dormir sur place pour profiter de l’ambiance authentique de cette petite ville. Des opérateurs de tourisme locaux proposent des excursions à la journée depuis Ayacucho.

Depuis Lima : Des compagnies locales comme Transandino font le trajet direct depuis Lima. Durée variable, confort et sécurité non garantie : à vos risques et périls !

Rejoindre Ayacucho : Depuis Lima on rejoint Ayacucho en 1h de vol ou 9-10h de bus avec des compagnies fiables.

Chronologie du site

La région d’Ayacucho est le cœur de la culture Warpa (-200 – à 500), qui développera notamment les terrasses de cultures andines (voir notre dossier sur les cultures en terrasses andines). Puis la zone de Vilcashuaman sera proche du cœur de la culture Wari qui a rayonnée depuis la vallée de la ville actuelle d’Ayacucho.

Terrasses de culture préhispanique

A la chute de Wari, les Chancas (1000-1400) occuperons tout le bassin du rio Pampas avant de tenter de conquérir Cusco. Suite à leur défaite contre Pachacutec, le nouvel inca débutera la création du Tawantinsuyo et effectuera une campagne en direction d’Ayacucho et Vilcashuaman : c’est le début de l’empire inca.

Le territoire Chanca était probablement isolé de contacts avec d’autres chefferies voisines, en effet les styles céramiques retrouvés semblent imperméables a toute influence extérieure.

La conquête inca va imposer son style céramique et la construction du centre administratif régional de Vilcashuaman sous le règne de Pachacutec.

La région est alors dépeuplée par les incas qui imposent d’importants déplacements de main d’œuvre et repeuplent la zone avec d’autres populations. Cette stratégie était courante dans les régions occupées par des populations ennemies ou rebelles. Les incas installaient alors des communautés migrantes (mitimae) issue de régions fidèles à l’inca.

À l’époque coloniale, Vilcashuaman sera modifié par les espagnols, puis ses édifices incas subiront d’importantes destructions durant l’époque républicaine et moderne. La plupart des édifices ont été construits sur des murs incas ou avec des matériaux récupérés sur les anciens bâtiments. Dès cette époque la ville subit une forte modification de son plan original inca. Les récits de chroniqueurs combinés aux études archéologiques ont permis de reconstituer le tracé de la ville inca de Vilcashuaman.

Plan de Vilcashuaman à l’époque inca. Image : Enrique González Carré et Denise Pozzi-Escot

Au 19 eme siècle des voyageurs français comme Léonce Angrand ou Charles Wiener visiterons la ville et publierons des dessins et croquis des ruines incas.

C’est en 1959 que Carlos Guzmán Ladrón de Guevara effectuera la première étude archéologique du site. Dans les années 60, Carlos Chaud et Jorge Torres Palomino effectuerons plusieurs autres études à Vilcashuaman et aux alentours.

En 1977, l’Institut National de la Culture (ancêtre de l’actuel ministère de la culture) signe des accords destinés à effectuer des fouilles, une restauration et une mise en valeur du site.

Enrique Gonzáles Carré, Jorge Cosmópolis y Jorge Lévano publient en 1982 le livre “La Ciudad Inca de Vilcashuamán”, fruit de 4 ans d’investigations sur le site.

En 1977, Graziano Gasparini y Luise Margorlies publient une première reconstitution hypothétique du site basée notamment sur les illustrations des français Angrand et Wiener.

Entre 1982 et 1984 Manuel Cuentas y A. Astete effectuent d’importants travaux de fouilles, conservation et restauration dans le secteur d’Ushnu avec comme objectif principal la conservation des ruines incas.

En 1995, 1996 et 1997 plusieurs projets régionaux similaires permettrons la restauration du temple du soleil du secteur de l’ushnu et de la pierre du sacrifice.

Au début des années 2000, plusieurs études se centrent sur le secteur de Campanayoc Rumi correspondant à la zone d’occupation la plus ancienne de Vilcashuaman (époque formative). À partir de 2004, le projet Qhapaq Ñan de l’Institut National de la Culture, débute des études pluridisciplinaires dans la région qui donneront lieu à plusieurs publications.

En 2012, lors de travaux de modification des canalisations d’eau potable et d’eaux usées, Yuri Cavero découvre les restes de deux canaux incas ainsi que deux fragments de la route inca qui traversait Vilcashuaman. Ces vestiges situés sous la ville moderne seront protégés et de nouveau enterrés.

Image : Yuri Cavero

Aujourd’hui la communauté paysanne de Vilcashuaman est composée d’une population migrante produit du gamonalisme du 19 eme (système de pouvoir des haciendas dirigés par des grands propriétaires terriens n’hésitant pas exploiter les populations ou à utiliser la violence afin de des déloger de leurs terres) et du conflit armé interne du Sentier Lumineux (1980-2000). Les habitants de Vilcashuaman sont donc originaires de diverses régions et sont encore très mobiles (départ d’habitants vers d’autres régions, retour d’autres habitant ayant migrés dans les années 80 et 90). La population se caractérise par une grande hétérogénéité économique et sociale et la population compte des agriculteurs, des commerçants, des prestataires de services (transport, tourisme, etc.), ce qui constitue une difficulté pour la gestion publique et la conservation des ruines.

Au vu de la proximité, voir du mélange entre les ruines et les constructions modernes, il est très complexe de réaliser le processus appelé « assainissement physico légal » visant à délimiter les ruines afin de les inscrire sur la liste des monuments protégés par l’État péruvien. Le fait que ce processus soit normalement réalisé par du personnel étranger à la ville et qu’il implique souvent des expropriations est délicat, surtout dans un secteur durement touché par les violences politiques entre 1980 et 2000.

En effet, la province de Vilcashuaman a été le théâtre d’évènements dramatiques pendant le conflit interne comme la prise du commissariat par un groupe armée du sentier lumineux en Aout 1982 ou le massacre de 69 personnes dont 30 enfants par une patrouille de l’armée péruvienne à Accomarca en Aout 1985.

Image : Oscar Medrano

Après un processus long et conflictuel essayant d’impliquer des populations locales évidemment méfiantes vis-à-vis d’un État défaillant et ayant commis des violations des droits humains, le site archéologique de Vilcashuaman sera finalement déclaré patrimoine culturel de la nation en Septembre 2016. Plusieurs conflits avec des propriétaires estimant avoir été défavorisé par rapport à d’autres habitants plus influents et ayant vu par exemple leur hôtel épargné par les délimitations de la zone archéologique viendront entacher le processus.

Assemblée communale lors du processus de délimitation de la zone archéologique. Image : Oscar Espinoza Martín – Proyecto Qhapaq Ñan 2015

Ironiquement, ce n’est que ce même mois de Septembre 2016 que 10 militaires seront enfin condamnés pour les crimes du massacre d’Accomarca, dont le sous-lieutenant Telmo Hurtado extradé des États-Unis, qui commandait la patrouille et avait été protégé par le gouvernement d’Alberto Fujimori grâce à une loi d’amnistie en 1995.

La place d’arme de Vilcashuaman en 2023

Visite

La place inca

La place était un élément central des cités incas où il était possible de réunir de grandes populations pour des évènements religieux, politiques ou militaires. À la différence d’autres espaces plus privés comme l’ushnu ou les temples, la place servait à intégrer une large population à différents évènements et notamment ceux destinés à renforcer les liens de réciprocité entre Cusco et les populations locales. On parle de dizaine de milliers de personnes.

Cieza de Leon mentionne des sacrifices d’animaux et d’enfants réalisés sur la place de Vilcashuaman sur une pierre, peut-être la pierre inclinée qui existe encore aujourd’hui sur un côté de la place.

« … et sur une autre pierre, pas si petite, qui se trouvait en ce temps à la moitié de cette place, à la manière d’une pile, où ils sacrifiaient et tuaient les animaux et les jeunes enfants (selon ce qu’ils disent), dont le sang était offert aux dieux ».

Cieza 1962 [1533]: cap. LXXXIX, 237.

La place actuelle est beaucoup plus petite que la place originale inca, de nombreux bâtiments ont été construits au fil du temps occupant peu à peu la place. La place inca était également traversée par un canal destiné à alimenter des bains. Des travaux sur les canalisations modernes dans la rue « Camino real » ont permis de découvrir en 2012 des restes du canal mentionné par Cieza de Leon.

« Au milieu de cette place, passait un petit canal d’irrigation, amené avec beaucoup d’élégance, et les seigneurs avaient leurs bains secrets pour eux et leurs femmes. »

Cieza 1962 [1533]: cap. LXXXIX, 237.

Découverte de canaux incas dans la calle Camino Real en 2012. Image Yuri Cavero

Temple du soleil

Situé au Sud de la place sur la partie supérieure d’un ensemble de terrasses, le temple du soleil de Vilcashuaman est une construction emblématique des cités incas.

Le temple possédait des larges portes trapézoïdales auxquelles on accédait probablement par deux escaliers, il n’en reste qu’un aujourd’hui.

Au sommet se trouvaient 3 bâtiments, le temple du soleil, l’acllawasi et le temple de la lune ornée d’une lune d’argent selon les chroniqueurs. Le sommet de la place abritait également les jardins du soleil comme le Coricancha de Cusco.

Vue en coupe du temple du soleil inca. Image : Enrique González Carré et Denise Pozzi-Escot

Ce temple était le centre religieux de Vilcashuaman, également chargé de diffuser l’idéologie et la conception du monde inca.

Par-dessus les murs du temple du soleil se dresse aujourd’hui l’église de San Juan Bautista (Saint Jean baptiste). L’église coloniale originale était construite parallèlement aux terrasses, parfaitement superposée aux murs incas, un de ses flancs faisant face à la place.

Plan dessiné par Charles Wiener lors de son voyage au Pérou entre 1875 et 1877.

Puis à l’époque républicaine, l’église actuelle fut reconstruite avec sa porte principale faisant face à la place. Cette superposition d’une église catholique sur un ancien temple inca est assez classique, on la retrouve à Huaytara, Cusco (Coricancha), etc.

Vue de l’église actuelle de San Juan Bautista sur le temple du soleil. Image : Enrique González Carré et Denise Pozzi-Escot

« Le temple du soleil, qui était fait de pierre, posées les unes sur les autres de manière très primitive, possédait deux grandes portes ; pour les rejoindre il y avait deux escaliers de pierre, qui avait selon mon compte, trente marche chacun. À l’intérieur de ce temple il y  avait des chambres pour les prêtres et pour ceux qui veillaient les femmes mamaconas […] Et les orejones (ndt : grandes oreilles, terme désignant des personnages issus de l’élite inca dont les oreilles étaient déformées par le port de grande parures d’oreilles circulaires) et autres indiens affirment que la représentation du soleil était d’une grande richesse, et qu’il y avait beaucoup de trésors en pièce et enterrés, et que ces temples étaient servis par plus de quarante mil indiens […] et que seulement pour garder les portes du temple il y avait quarante portiers. »

Cieza de Leon 1962 [1533]: cap.LXXXIX, 237.

Aujourd’hui le sommet du temple du soleil n’abrite plus que l’église, quelques bases de murs incas ainsi que des maisons modernes et un petit parc avec des jeux pour enfants.

Ushnu

À l’ouest de la place se dresse le plus spectaculaire des ushnus incas encore conservé aujourd’hui. Si ce n’est pas le plus grand, ses caractéristiques architecturales en font un ushnu unique dans l’empire inca. Avec ses 4 étages superposés construits en pierres finement ouvragées, il se dresse à la manière d’une pyramide accessible uniquement par une porte trapézoïdale.

L’ushnu était un composant central des centres administratifs et cités inca, destiné à des cérémonies religieuses. Retrouvez notre dossier sur les Ushnu du Pérou pour plus d’informations.

L’accès à l’ushnu se fait via une porte trapézoïdale de double jambage donnant sur un grand escalier qui mène directement au sommet de la plateforme. L’ensemble du secteur est entouré d’un mur d’enceinte qui encadre le secteur de l’ushnu et qui lui donne une esthétique particulière.

Image : Enrique González Carré et Denise Pozzi-Escot

Au sommet se trouve un trône en pierre qui était recouvert d’or selon Cieza de Leon. Ce trône servait à l’inca pour présider des cérémonies. Il est décrit comme tombé dans la cour par Wiener entre 1875 et 1877, il donc été repositionné en haut de l’ushnu lors d’une restauration.

« …il y avait un autel des seigneurs, fait de pierres et fermé par une petite muraille, d’où sortait une terrasse pas très grande de six pieds de large, d’autres murs s’élevaient sur elle jusqu’au sommet où se trouvait le siège depuis lequel le seigneur priait, fait d’une seule pièce, si grande qu’elle mesurait onze pieds de long et sept de large, sur laquelle sont taillés deux sièges pour ledit effet. Cette pierre disaient-ils était normalement pleine de joyaux d’or et de pierres précieuses qui ornaient le lieu et qu’ils vénéraient tant, et qu’ils ont estimés. »

(Cieza 1962 [1533]: cap. LXXXIX, 237).

L’uhsnu de Vilcashuaman a été fortement restauré, la façade de l’escalier est la partie la plus reconstruite de l’ushnu, les autres faces sont restent légèrement détériorées. L’ushnu possédait probablement d’autres portes selon chroniques et se trouvait au centre d’une autre muraille aujourd’hui disparue.

L’ushnu de Vilcashuaman dessiné par Léonce Andrand en 1847 et publié dans Voyage au Pérou et en Bolivie de Charles Wiener.
L’ushnu de Vilcashuaman en 1946.

Les descriptions mentionnent, un ushnu à 5 étages alors qu’on en dénombre aujourd’hui 4, sauf sur le flanc ouest, cela serait dû à une restauration hasardeuse. Nous n’avons pas trouvée la date des travaux de restauration de l’ushnu (probablement durant les années 1980).

Palais de Tupac Yupanqui

Situé derrière l’ushnu, ce secteur aurait été construit par Tupac Yupanqui selon les chroniques.

La callanca vue par Wiener entre 1875 et 1877.

On trouve une grande place accessible par une porte, elle abrite un bâtiment rectangulaire aux 3 portes trapézoïdales ainsi qu’une immense callanca flanquée de 5 portes.

« Adossé à cet autel, se trouvaient les palais de Topa inga Yupanque (ndt Tupac Tupanqui) et d’autres grandes pièces, et beaucoup de dépôts où l’on entreposait les armes et les vêtements les plus fins, avec toutes les autres choses que l’on donnait en tribut aux incas, qui, comme nous l’avons d’autres fois raconté étaient comme le chef du royaume. » 

(Cieza 1962 [1533]: cap. LXXXIX, 237).

La muraille Pachacutec

En remontant de la place d’arme par la calle Chinchaysuyu, on débouche sur l’avenue Pachacutec où se trouvent les restes d’un imposant mur de soutènement inca.

Les canaux

Vilcashuaman disposait d’un réseau de canaux reliés à des puquios (sources) permettant l’approvisionnement en eau de la cité, la présence de ces sources aura probablement été une raison de l’emplacement de Vilcashuaman dans la vallée. Les sources sont encore utilisées aujourd’hui mais le réseau de canalisations est fortement endommagé.

Le puqio de Puytuq est encore bien conservé et approvisionné en eau dans une impasse croisant l’avenue Los incas (près du croisement avec l’avenue Pachacutec).

Sur la plateforme du temple du soleil il existe des restes de canal qui ne fonctionne plus.

Comme mentionné précédemment, un canal traversait toute l’ancienne place inca, ses restes ont été découverts sous la rue moderne en 2012, ainsi plusieurs autres canaux incas sont potentiellement enfouis sous la ville.

Bains incas

Situé à l’écart de la zone principale, les bains de l’incas constituent un autre vestige inca de Vilcashuaman. Ils se trouvent aujourd’hui en contrebas de la rue actuelle Vilcas Raymi.

Pierre « de la prophétie »

Cette pierre cérémonielle se trouve également dans la rue Vilcas Raymi. Elle est taillée avec un petit canal qui se divise en deux sections qui serpentent à la manière d’un reptile avant de se rejoindre à nouveau.

Autres bâtiments

Une grande partie de la ville actuellement de Vilcashuaman est situé sur l’ancienne ville inca et il est possible de distinguer des nombreux murs incas dans les soubassements dans des bâtiments actuels. Comme à Cusco, il est impossible d’effectuer des travaux à Vilcashuaman sans découvrir des ruines incas. Ainsi en 2012 les pavés d’un chemin inca ont été découverts dans la rue « camino real » qui correspond au tracé de l’ancienne route inca se dirigeant vers Cusco.

Conclusion

Vilcashuaman fait partie de ces rares villes construites sur une ancienne llacta inca comme Cusco ou Ollantaytambo. On a plaisir à déambuler dans ce mini Cusco où les touristes sont encore rares pour chercher les traces de l’ancienne ville inca.

Bien que la ville soit un peu isolée, la construction du nouveau pont sur le rio Pampas en fait un arrêt incontournable pour celui qui s’aventure sur une traversée entre Ayacucho et Cusco !

Le saviez vous ?

  • Vilcashuaman fait partie des plus belles ruines incas du Pérou, pourtant, à l’écart des sentiers touristiques, cet endroit est encore peu visité.
  • Autrefois au centre du Tawantinsuyo, Vilcashuaman est aujourd’hui une ville isolée, enclavée dans un Pérou authentique et peu développé. La ville est aussi un territoire isolée par le rio Pampas qui a creusé un immense canyon qui la sépare de la région d’Apurimac. Un nouveau pont permet depuis peu de traverser le Pampas et rallier les villes de Vilcashuaman et Andahuaylas sans passer par Ayacucho.
  • Durant la période du conflit interne du Sentier Lumineux, Vilcashuaman et sa région ont été le théâtre d’évènements dramatiques. Ainsi en Aout 1982, un groupe armé attaque le commissariat de Vilcashuaman pendant 5h, l’attaque se solde par la mort de 7 policiers et d’une trentaine de révolutionnaires, c’est un des plus important fait d’armes du Sentier Lumineux durant les premières années de la lutte armée. En Aout 1985, des patrouilles de l’armée péruvienne prennent le contrôle d’un hameau du district d’Accomarca à quelques kilomètres au Sud de Vilcashuaman, ils violent les femmes, puis réunissent les habitants dans une maison avant de leur lancer des grenades et de leur tirer dessus. On dénombrera officiellement 69 victimes dont 30 enfants
  •  Dans son récit « Voyage au Pérou et en Bolivie, Charles Wiener raconte avoir repoussé une attaque de paysans de Vilcashuaman à coup de fusil avec ses compagnons de voyage.

Infos pratiques

  • Prix d’entrée : S/.7 (secteur ushnu, les autres ruines sont en accès libre).
  • Type d’accès : En voiture.
  • Temps d’accès : 2 à 3h depuis Ayacucho.
  • Département/Province : Ayacucho / Vilcashuaman
  • Altitude : 3300 m
  • Ville de départ suggérée : Ayacucho
  • Temps de visite : une demi-journée minimum.
  • Service de guide : Non
  • Service de muletiers : X
  • État du site : Partiellement restauré
  • Musée de site : Non

SOURCES

GONZÁLEZ CARRÉ, Enrique. POZZI-ESCOT, Denise. Arqueologia y etnohistoria en Vilcashuaman. In boletín de arqueoloagia PUCP N°6. 2002

ESPINOZA MARTÍN, Oscar. Delimitar no es excluir: el caso del saneamiento físico-legal de la zona arqueológica de vilcashuaman, ayacucho. Proyecto Qhapaq Ñan.

https://www.arqueologiadelperu.com.ar/vilcashuaman.htm

CAVERO PALOMINO, Yuri I. Evidencias arqueológicas en la avenida calle real, Vilcashuamán-Ayacucho. In Arqueologia y Sociedad, 2014 : 43-59.

Luis Rossell, Alfredo Villar, Jesús Cossío. Le sentier lumineux. Chroniques des violences politiques au Pérou. Paris, L’Agrume, 2015, 213 p.

https://www.ouest-france.fr/monde/perou/au-perou-condamnations-pour-un-massacre-remontant-1985-4445916

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